samedi 28 décembre 2013

Mal assis, mais bien posté.



Nonobstant un mal de siège conséquent, assis en équilibre sur une barrière métallique de quatre centimètres de largeur, dans les gaz d'échappement, avec toutes les six minutes les passagers du bus n°3 reluquant la progression de mon croquis (sans avoir idée de cette progression, puisque à priori, c'étaient à chaque fois de nouveaux passagers), j'ai terminé la vue de cet immeuble, subjugué par la beauté de cette façade qui dégueulait une lumière d'or sur le trottoir (ô poésie urbaine, quand tu nous tiens...).
Il y avait du post-apocalyptique à la Mad Max là dedans, mâtiné de Bilal avec un zeste de Chaplin (rapport à mon numéro d'équilibriste sur cette foutu barrière).
J'ai quitté l'endroit en marchant de travers, noirci comme un ramoneur, mais content du moment passé sur ce petit bout de bitume, un crobard de plus serré dans mon carnet.

Notwithstanding a bad seat, sitting in balance on a metal barrier four inches wide, in the pollution gas with every six minutes the bus passengers # 3 eyeing the progress of my sketch , I finished this view of this building, captivated by the beauty of the façade which flowed on the sidewalk in iridescent lightswith a fog of particles pollution (urban poetry oh, when you hold us ...).
There was a post-apocalyptic ambiance in a "Mad Max" style in it, mixed with "Bilal" and a touch of "Chaplin" (compared to my balancing act on this damn barrier).
I left the place ,walking through, blackened as a chimney sweep, but happy with the time spent on this little piece of bitumen, a drawing more tight in my book.

Et pour ce second dessin, les difficultés étaient autres: il faisait bien froid, là. En témoignait le petit nuage de buée devant ma bouche. Et la lenteur désespérante du séchage des premiers jus posés sur mon carnet, que j'avais voulu généreux dans l'enthousiasme du moment. Ce long séchage fut pour moi l'occasion de divaguer un peu:
Comment se peut-il qu'une personne ait oublié un gant sur le banc ( il était là, à côté de moi), et soit repartie avec l'autre? Est-ce là un des risques de se balader les mains dans les poches, ou plutôt: une main dans la poche? Peut être était-ce pour tenir la menotte potelée d'un enfant, ou pour  gratter le crâne puant d'un vieux chien, assis là, à regarder tomber le soir?
Et le temps de penser à toutes ces choses fondamentales, la magie des pigments avait fait son travail et j'ai pu reprendre le pinceau.
Faut prendre le temps, par chez nous.

And for the second drawing, the difficulties were others: it was very cold. Evidenced by the small cloud of mist in front of my mouth. And the watercolor was painfully slow drying.. . This long drying time gave me the opportunity to think about many things, as how is it possible that someone has forgotten a glove on the bench ( he was there beside me) , and is left with the other? Is there a risk of wandering hands in pockets, or rather a hand in the pocket ? Maybe it was to take the hand of  a lovelyvchild, or to scrape the skull of a smelly old dog sitting there, staring down at night ... don't know..


2 commentaires:

Unknown a dit…

Ta séance d'équilibriste n'a pas perturbé ton humour et ton sens de la mise en scène. L'oubli du gant est presque normal il y en bien qui oublie leur parapluie alors qu'il pleut

Unknown a dit…

T'as raison Pierre, certaines choses sont faites pour être perdues ou oubliées, ainsi va la vie ;)